En attente d’éclaircissements sur les tarifs et d’un accord avec les États-Unis
Perspectives et strategies
Faits saillants macroéconomiques pour juin
- L’économie canadienne s’affaiblit, mais pas de façon spectaculaire, après une forte croissance de 2,2 % au T1 de 2025, qui a été attribuée en partie à une ruée des exportations vers les États-Unis avant la mise en œuvre des tarifs douaniers. Les ventes au détail canadiennes ont bien commencé au T2 de 2025 en avril, en hausse de 0,3 % par rapport à mars. Cependant, les chiffres préliminaires pour mai suggèrent une baisse de 1,1 % d’un mois à l’autre et un affaiblissement supplémentaire au deuxième semestre de 2025, ce qui renforce nos prévisions de deux baisses de taux de la Banque du Canada avant la fin de l’année.
- Bien que la confiance et les données subjectives aux États-Unis suggèrent un ralentissement économique, des données objectives montrent que l’économie et les dépenses de consommation demeurent résilientes, que le chômage reste faible (et a même diminué en juin) et que les pressions inflationnistes restent modérées, bien que l’IPC demeure obstinément au-dessus de la cible de 2 %. Les tarifs douaniers commencent à peine à se répercuter sur les prix à la consommation, et les entreprises ralentissent ou interrompent l’embauche en raison de l’incertitude, tandis que les demandeurs d’emploi passent plus de temps à essayer de trouver un travail. Nous pensons que la croissance du chômage est le catalyseur le plus susceptible d’inciter la Réserve fédérale à reprendre les baisses de taux, ce que le marché prévoit en septembre.
- Partout dans le monde, les investisseurs, les économistes et les banquiers centraux cherchent à savoir comment les tarifs douaniers américains, qui sont encore en évolution, auront une incidence sur la croissance éc>onomique, l’emploi, la rentabilité des entreprises et d’autres mesures. Le processus décisionnel semble être en pause entre-temps, bien que le mois de juillet promette de fournir quelques indications sur la voie à suivre alors que les États-Unis continuent de faire adopter leur projet de loi budgétaire. Ainsi, nous nous attendons à voir plus de progrès sur les accords commerciaux des États-Unis, en particulier avec le Canada vers le 21 juillet, alors que le report de la mise en œuvre des tarifs douaniers réciproques avec des dizaines d’autres pays prend fin le 9 juillet.
Les marchés financiers en juin
- L’indice composé TSX a atteint un nouveau sommet historique en juin, en hausse de 2,6 % pour le cours et de 2,9 % pour le rendement total pendant le mois, engendrant des rendements de 8,6 % et de 10,2 % depuis le début de l’année, respectivement. De même, le S&P 500 a augmenté de 5,0 % pour le cours et de 5,1 % pour le rendement total en juin, et de 5,5 % et 6,2 % respectivement depuis le début de l’année, en monnaie locale.
- Après un premier semestre chaotique, notre équipe américaine a légèrement relevé sa cible de fin d’année relative au S&P 500, passant de 5 800 à 5 875, sur la base d’un bénéfice de 255 $ US en 2025, ce qui est inférieur au consensus de 263 $ US. Cet objectif est toujours inférieur à notre objectif précédent la mise en œuvre des tarifs douaniers de 6 375 fixé en janvier, lequel devrait être atteint à la mi-2026 selon notre équipe américaine.
- Au Canada, nous avons maintenu notre objectif de fin d’année de 26 300 pour l’indice composé TSX depuis le début de l’année, bien que le rendement supérieur du Canada au S1 de 2025 ait placé ce dernier au-dessus de 26 800 actuellement. L’emportement du président Trump au sujet de la taxe sur les services numériques et son apparent recentrage sur la gestion de l’offre au Canada nous rappellent qu’un dénouement favorable des négociations actuelles sur le commerce et la sécurité n’est en aucun cas une partie gagnée, et que nous pourrions encore faire face à des pressions et à des surprises pendant le S2 de 2025. Bien que nous croyions toujours que le Canada est relativement bien positionné par rapport aux États-Unis, malgré la possibilité d’une certaine faiblesse économique au T2 et T3 de 2025 et les difficultés dans certaines industries touchées par les tarifs douaniers, nous passerons minutieusement en revue notre cible de fin d’année une fois que nous aurons plus d’informations sur les annonces tarifaires de juillet et que nous surveillerons les mises à jour trimestrielles des résultats des entreprises.
À venir
- Nous approchons rapidement du 9 juillet, lorsque les tarifs douaniers du Jour de la libération, supérieurs au taux universel de 10 %, devraient être réimposés, après avoir été suspendus pendant 90 jours pour permettre aux pays de négocier des taux plus bas. Attendez-vous à une rafale de nouvelles annonces et de nouvelles ententes en principe, avec beaucoup de détails à régler plus tard. Bien que le Canada n’ait pas été assujetti aux tarifs douaniers du Jour de la libération, le premier ministre Carney a annoncé lors du Sommet du G7 qu’un nouvel accord sur le commerce et la sécurité entre le Canada et les États-Unis pourrait être attendu dans les 30 jours, ce qui indique une potentielle annonce d’ici le 21 juillet.
- Nous allons bientôt entrer dans la saison des bénéfices du T2 de 2025 et les entreprises devraient donner plus de détails sur la façon dont les tarifs douaniers ont déjà influé sur leurs coûts, ou auront une incidence sur les prix ou les augmentations de coûts jusqu’à la fin de l’année et en 2026. Si le ralentissement de l’économie et les consommateurs plus réticents limitent la possibilité pour les entreprises d’augmenter les prix pour répercuter les coûts induits par les tarifs, nous pourrions nous attendre à des pressions sur les bénéfices et à des répercussions plus importantes sur la main-d’œuvre, ce qui pourrait alors engendrer une hausse des taux de chômage.
- Nous nous attendons à ce que l’affaiblissement des données économiques, tant au Canada qu’aux États-Unis, incite les deux banques centrales à réduire leurs taux directeurs de 50 points de base avant la fin de l’année, les États-Unis descendant à 4 % et le Canada à 2,25 %. Cela suppose également que l’incidence des tarifs douaniers est mieux comprise et que l’inflation, à l’exception peut-être d’un ajustement ponctuel du niveau des prix, est jugée sous contrôle et stable autour de la cible de 2 %.