Réflexion sur les marchés

Bonjour à toutes et à tous,

Cela faisait un moment que nous ne vous avions pas acheminé nos pensées par écrit. L’actualité et ses effets sur les marchés nous donnent peu de répit ces temps-ci. Voici un sommaire des événements récents. Vous nous pardonnerez d’en omettre quelques-uns puisque nous tentons de garder ces commentaires brefs afin de garder nos lecteurs éveillés jusqu’à la fin.

Les banques régionales américaines

Vous avez probablement vu les manchettes sur les récentes faillites de la Silicon Valley Bank (SVB) et de la Signature Bank, banques commerciales qui ont été prises en charge par les autorités de réglementation fédérales américaines il y a deux semaines. Même si le gouvernement américain prend des mesures pour rassurer les investisseurs, il est compréhensible que ces deux faillites suscitent des inquiétudes. Bien que l'avenir de ces entreprises et de leurs actifs ne soit pas encore entièrement déterminé*, nous voulions répondre à certaines des appréhensions que vous pourriez avoir au sujet de ces événements.

Tout d’abord, nous tenons à vous rassurer sur le fait que Raymond James est bien placée pour faire face à l’évolution de la conjoncture du marché. Notre firme a toujours pris l’engagement de donner la priorité à la gestion des risques et aux résultats à long terme plutôt qu'aux gains à court terme. Cette approche s’illustre par les 140 trimestres consécutifs de rentabilité de notre société mère, lesquels s'étendent sur plusieurs récessions et marchés difficiles, y compris la crise financière de 2007-2008. Par ailleurs… n’étant pas une banque (grand avantage dans ce contexte et excellente raison de faire affaire avec nous) Raymond James est beaucoup moins exposée aux mouvements de taux d’intérêt et n’est pas sujette à une panique bancaire (« Bank run ») qui donnerait lieu à de potentiels retraits en masse de ses déposants.

Prenons quelques minutes pour récapituler le fonctionnement d’une banque dans sa plus simple expression : Les banques utilisent l’effet de levier. Il s’agit de leur gagne-pain depuis le début des temps. D’un côté, elles reçoivent des dépôts sur lesquelles elles paient un intérêt anémique et de l’autre, elles prêtent jusqu’à 10 fois (et malheureusement parfois plus) l’équivalent de ce montant à des emprunteurs, pour un taux d’intérêt beaucoup plus élevé. Quand tout va bien et que le ciel est bleu azure, cette stratégie est très rentable. Par contre, lors d’un retrait massif par les déposants (p.ex. stimulé par les rumeurs sur les médias sociaux), au même moment où de plus en plus d’emprunteurs sont en difficulté de paiement à cause de la montée des taux d’intérêt plus abrupte que prévu, la banque se retrouve alors en difficulté financière. C’est principalement ce qui s’est passé dans le cas de la SVB. On dit qu’il s’agit d’un cas isolé d’une certaine façon puisque les clients de cette banque étaient des sociétés de haute technologie ayant peu ou pas de revenus. Heureusement, les clients de nos grandes banques canadiennes sont plus diversifiés et proviennent de secteurs d’activités plus variés que la SVB.

Encore les banques

La banque Crédit Suisse, fière de ses 167 ans d’histoire et deuxième banque en importance en Suisse après UBS, s’est littéralement effondrée. Les régulateurs, dans une décision hâtive et inespérée, ont mis en place une fusion forcée entre les deux mastodontes de la finance Suisse, deux concurrents, « ennemis » de toujours. UBS a pu ainsi mettre la main sur Crédit Suisse pour une bouchée de pain. Les difficultés de Crédit Suisse ont davantage d’importance sur le système financier mondial que la minuscule (en comparaison) SVB. Par contre, cette transaction est de bon augure afin de limiter la contagion. De plus les difficultés du Crédit Suisse et de plusieurs autres banques européennes n’ont rien de nouveau. Il n’est pas rare d’entendre stratèges et analystes mentionner que ces banques sont sur le respirateur artificiel depuis 6 ou 7 ans, voir même depuis 2008-2009 pour certaines. La Deutsche Bank semble aussi dans un état critique. Dossier à suivre.

Économie

Les taux d’intérêt à court terme poursuivent leur montée fracassante, touchant de plus en plus le moral des consommateurs. La Réserve Fédérale américaine a rehaussé son taux directeur d’un quart de point de pourcentage mercredi dernier, légèrement moins que le demi-point attendu depuis un mois. La Banque du Canada, qui avait annoncé une pause, pourrait décider de suivre les États-Unis et hausser également les taux pour éviter une dévaluation trop forte du dollar canadien. Dite dévaluation qui contribue à l’inflation (toujours l’ennemi public numéro 1). Par contre, dans la foulée des problèmes bancaires qui surviennent actuellement, les investisseurs commencent à se demander jusqu’où les banquiers centraux sont prêts à aller afin de calmer l’inflation… et cette hausse de taux aura-t-elle vraiment cet effet escompté avant qu’il se mette à y avoir des répercussions plus grandes et exponentielles sur le marché immobilier, puis ultimement dans le marché de l’emploi? On lisait récemment que le Groupe Huot, l’un des plus gros groupes immobiliers de la région de Québec, serait en difficulté financière. La hausse des taux d’intérêt (surtout), mais aussi la pénurie de main-d’œuvre et le coût des matériaux mettraient une pression énorme sur la société. Ce secteur pourrait être touché de plein fouet et seules les entreprises qui ont des bilans irréprochables et une saine gestion pourront traverser la tempête sans trop de dommage. À suivre.

Géopolitique

Les ballons-espions chinois qui survolent l’Amérique, un drone américain abattu par un avion russe en eaux internationales, la Pologne (pays de l’OTAN) fait don d’avions de combat à l’Ukraine, la visite cordiale du président Xi Jinping à Vladimir Poutine (maintenant officiellement criminel de guerre) en sol russe, le retour de Donald Trump, des manifestations en Israël contre la réforme judiciaire de Netanyahou et en France contre la réforme des retraites... Bref, plutôt calme de ce côté.

Blague à part, nous espérions à ce point-ci une quelconque résolution du conflit en Ukraine, mais malheureusement les tensions sont à leur paroxysme. La visite du président chinois aurait pu être perçue comme une quelconque avancée vers la paix, la Chine proposant une fin au conflit qui les mettrait en position de force (de sauveurs?) sur la scène internationale. Par contre, cela nous semble encore utopique à ce point-ci que l’Ukraine accepte un compromis qui concèderait quoi que ce soit à M. Poutine. À suivre.

Conclusion

Notre positionnement demeure défensif. Nous continuons de trouver des obligations avec des taux de rendement intéressants à court terme (merci à la hausse des taux d’intérêt!) et restons investis dans des actions de sociétés que nous croyons passeront bien au travers une année que nous prévoyons être en dents de scie sur les marchés. Nous sommes également à l’affût des occasions également qui se créent dans ce type d’environnement. Si vous avez des questions ou des inquiétudes, n’hésitez surtout pas à communiquer avec nous.

Nous vous souhaitons un bon début de printemps.

Guillaume, Erik et votre équipe de Gestion Patrimonia

*Le 27 mars, la First Citizens Bank, une autre banque régionale américaine un peu plus grande, a racheté la SVB bank. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1966711/banque-faillite-svb-rachetee-first-citizens

Avertissement

Erik Moisan et Guillaume Desjardins-Tessier sont des gestionnaires de portefeuille avec Raymond James Ltée. Les points de vue sont ceux des auteurs et pas nécessairement ceux de Raymond James Ltée. Les investisseurs qui envisagent un investissement doivent consulter leur conseiller en placement pour s'assurer qu'il convient à leurs circonstances et à leur tolérance au risque avant de prendre une décision d'investissement. Raymond James Ltée est membre du Fonds canadien de protection des investisseurs. Les placements dans les fonds communs de placement peuvent faire l'objet de commissions, de commissions de suivi, de frais de gestion et d'autres charges. La valeur de nombreux fonds communs de placement peut varier fréquemment. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur.

Non destiné à solliciter des clients qui travaillent actuellement avec un conseiller en placement de 3Macs ou Raymond James. Si vous préférez ne pas être sur notre liste de diffusion électronique, veuillez répondre à ce courriel en ajoutant la mention DÉSABONNER à la ligne d'objet.

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