Réflexion sur les marchés

Par: Erik Moisan & Guillaume Desjardins-Tessier

Bonjour à toutes et à tous,

Cela fait un moment que nous n'avions pas pris la plume pour écrire (ou plutôt mis les doigts au clavier) afin de vous partager nos pensées sur les événements actuels, sur ce qui nous encourage ou nous préoccupe, et probablement le plus important, sur la direction que prennent les choses selon la perspective globale d’un portefeuille.

En effet, le temps file, en partie à cause de l'été, une période parsemée d'absences dues à des vacances bien méritées, et en partie à cause de situations en constante évolution et par l’abondance de distractions qui se sont manifestées.

Comme David Kelly, stratège mondial en chef chez J.P. Morgan Asset Management, l'a publié cette semaine : « Alors que l'Amérique sort de la pandémie, il y a toujours de graves enjeux de santé, une fracture politique béante, une montée de l’autocratie dans le monde, une guerre brutale en Europe et l'inflation la plus élevée depuis 40 ans. De plus, l'anxiété suscitée par ces évidents problèmes est amplifiée par les chaînes de télévision traditionnelles et les médias sociaux qui rassemblent de manières toujours plus efficaces leur public en faisant appel à la peur et à l'indignation. »

Nous restons, dans l'ensemble, sous-pondérés en actions. Cela est dû au manque de clarté quant à l'avenir. La volatilité a régné en maître cette année, l'ensemble du marché (personnifié par le S&P500, une mesure diversifiée de la bourse américaine) étant en baisse d'environ 20 % pour l'année à la mi-juin, se redressant quelque peu à la mi-août, pour ensuite chuter brusquement, revisitant le bas du mois de juin. Avec son lot de volatilité, y compris une chute précipitée de 4,5 % en une journée (le 13 septembre), le mois de septembre est, pour ainsi dire, difficile à dompter.

Il n'est pas surprenant que de nombreux stratèges et pronostiqueurs de marché disent et écrivent que cette volatilité devrait se poursuivre pour le reste de l'année. Les inquiétudes concernant la politique monétaire et les marges bénéficiaires sont présentes. Des inquiétudes supplémentaires concernant le ralentissement économique mondial dominent les grands titres financiers.

Les raisons restent les mêmes : l’Ukraine, la COVID-19 (toujours… même si certains clament haut et fort la fin de la pandémie), les politiques des banques centrales, ainsi qu'un certain nombre d'autres problèmes affectant le moral des investisseurs.

Comme nous l'avons déjà écrit déjà, toutes ces questions provoquent une énorme incertitude et l'incertitude est ce que les marchés redoutent le plus.

En observant les données économiques, il y a une discordance parmi tous ces éléments. Revenons à certaines des données que nous avons historiquement examinées :

L'indice ISM manufacturier : la donnée actuelle est de 52,8, ayant constamment diminué (ce qui signifie un ralentissement de l’expansion) par rapport à la donnée d'environ 60 en janvier 2022. En rappel, l'ISM est important en ce qui concerne la surveillance de la récession car pendant toutes les récessions, l'ISM tombe sous la barre des 50. Cependant, une mise en garde : si la lecture tombe en dessous de 50, cela ne signifie pas une récession. Il se trouve que pendant toutes les récessions, il a été inférieur à 50.

L'indice « Fear and Greed » (peur et avarice) de CNN (https://www.cnn.com/markets/fear-and-greed): Cet indice mesure l'appétit pour le risque des investisseurs. Sa lecture actuelle est PEUR. Bien qu'à long terme, cela augure bien puisque cela suggère qu'il n'y a pas de sentiment d’optimisme béat, et on pourrait extrapoler qu'il y ait donc moins d'excès ou de bulle spéculative lorsque cet indice pointe vers la peur.

Les offres d'emploi affichées ont toujours été bon indicateur en tant que mesure de la santé économique. Actuellement, bien qu'il y ait davantage d'emplois disponibles qu'il y a un an aujourd'hui, les chiffres demeurent équilibrés. De plus, le taux de chômage reste à un niveau raisonnable.

La croissance des salaires est un bon indicateur de pressions inflationnistes et bien qu’elle soit positive, elle a diminué de manière constante depuis février 2022.

Les constructions neuves dans l'immobilier résidentiel ont chuté, basé sur les prévisions de ventes des constructeurs immobiliers.

Les intentions d'embauche des petites et moyennes entreprises se situent à des niveaux historiquement élevés.

Depuis 2005, la dette des ménages aux États-Unis exprimée en pourcentage du revenu disponible a diminué… jusqu'en 2020 environ, lorsque la tendance s'est inversée.

Là encore, l'épargne des ménages en pourcentage du revenu disponible est à son plus haut niveau depuis 1980, et la dette, bien qu'ayant augmenté depuis 2021, est bien en deçà des niveaux historiques depuis 1980.

Les bénéfices d’entreprises, avant impôts, sont les plus élevés qu'ils aient été, en croissance constante depuis 1985 (le capitalisme à son meilleur), à la fois sur une base nominale et réelle, en dollars de 2012.

L’inventaire des concessionnaires automobiles est très bas (les plus bas depuis au moins 1995), ce qui signifie qu'en cas de récession, il n'y aura pas d’actifs excédentaires dans ce secteur de l'économie, et même si les nouvelles maisons individuelles à vendre sont en hausse d'une année sur l'autre depuis 2012 (sauf en 2020 – COVID-19), les arrivages de logements neufs sont en baisse, compensant pour cette hausse.

Essentiellement, de nombreuses données conflictuelles ajoutent à la confusion et rendent difficile de savoir où nous en sommes.

La prudence est de mise dans ce type marché. Nous surveillons des éléments spécifiques, qui offrent une lueur d'espoir, lesquels nous offrent peut-être un avant-goût de l'avenir pour nos répartitions d'actifs dans les portefeuilles.

Il semble, sur la base des données, que le vent tourne pour l’indice des prix à la consommation (IPC). Nous assistons à un retournement de l'IPC sur les biens, tandis que l'IPC des services augmente légèrement. À noter : L'inflation représente, en bonne partie, trop d'argent pour trop peu de biens disponibles.

Le prix de l'essence a chuté d'environ 8 % depuis août (aux États-Unis), le prix des voitures d'occasion a baissé d'environ 4,6 % et il y a également une baisse notable du prix du panier d’épicerie.

Alors que le marché du travail continue de démontrer des signes de croissance, de nombreux indicateurs s’opposent.

De solides arguments peuvent être invoqués en faveur d'un allégement de ces pressions inflationnistes. Cela signalerait un retour éventuel à des taux directeurs plus bas des banques centrales. C'est également de bon augure pour le prix des obligations, qui a beaucoup souffert de la hausse rapide des taux à court terme.  Cela est prévu, mais pourrait encore prendre plusieurs trimestres avant de se matérialiser. Les banques centrales, en particulier la Réserve Fédérale Américaine, sont commis à demeurer restrictif pour l’économie (garder les taux d’intérêts élevés) tant que l’inflation ne recule pas à son niveau cible autour de 2 %.  

Nos portefeuilles ont, dans l'ensemble, des fonds prêts à être déployés (liquidités ou placements à court terme) que nous cherchons à investir (en actions ou obligations) au moment opportun.

Les rendements obligataires, en raison des hausses de taux, sont à un niveau que nous n'avons pas vu depuis 15 ans.

Du côté des actions, nous nous attendons à ce que les marchés demeurent volatils pour le restant de l'année, pendant que le marché s'inquiète de l'agressivité des banques centrales, ainsi que du risque pour les profits en raison du ralentissement de l'été. L'une des mesures que nous suivons est le ratio cours-bénéfices basé sur les anticipations de bénéfices futurs des sociétés par les analystes. (Prix de l’action divisé par les profits annuels prévus). Il est probable de revisiter un niveau de 14 sur le S&P 500 pour cet indicateur (actuellement à 16,4). Des profits plus élevés (ou moins bas) que prévu et/ou un prix en bourse plus bas feraient diminuer ce ratio. 

Pouvons-nous avoir tort? Bien sûr, le contexte étant en constante évolution nous nous efforçons d’absorber le maximum d’information. Malheureusement, nous n’avons pas de boule de cristal ou « L’almanach des sports » pour les fans de la trilogie Retour vers le Futur, afin de prévoir l’avenir. C’est pourquoi nous conservons une bonne exposition (bien que plus basse qu’à l’habitude) aux actions, dans des sociétés de qualité qui traverseront selon nous les cycles économiques, et pour plusieurs d’entre elles, vous rémunéreront de bons dividendes pour récompenser votre/notre patience.  

Dans l'ensemble, même s'il existe des aubaines intéressantes pour les actions en dehors de l'Amérique du Nord (Europe, Chine, etc.), nous restons à l'écart de la plupart de ces marchés. Dans le contexte actuel, nous ne pensons pas qu'il soit impératif pour nos clients de posséder la plus belle maison dans ce qui pourrait s’avérer être dans le mauvais quartier.

Comme toujours, nous attendons avec impatience vos commentaires et vos questions, et restons à votre disposition.

Nous vous souhaitons une excellente fin de septembre.

Guillaume et Erik

 

Avertissement

Erik Moisan est un gestionnaire de portefeuille avec Raymond James Ltd. Les points de vue sont ceux de l'auteur et pas nécessairement ceux de Raymond James Ltd. Les investisseurs qui envisagent un investissement doivent consulter leur conseiller en placement pour s'assurer qu'il convient les circonstances de l'investisseur et la tolérance au risque avant de prendre une décision d'investissement. Raymond James Ltd. est membre du Fonds canadien de protection des épargnants. Les placements dans les fonds communs de placement peuvent faire l'objet de commissions, de commissions de suivi, de frais de gestion et d'autres charges. La valeur de nombreux fonds communs de placement peut varier fréquemment. Le rendement passé n'est pas indicatif du rendement futur.

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