Globe terrestre en verre sur une feuille de papier

Perspectives et strategies

Les tensions commerciales perdurent

Faits saillants macroéconomiques pour mai

  • L’économie canadienne a affiché une croissance meilleure que prévu, avec un taux annualisé de 2,2 % au premier trimestre 2025, soutenue en partie par les exportations, les entreprises américaines ayant accéléré leurs achats avant l’entrée en vigueur des tarifs douaniers. Il est attendu que la croissance stagne à zéro au T2 de 2025 à mesure que la ruée des exportations se normalise, que l’effet des tarifs douaniers commence à se faire sentir et que l’incertitude générale dans l’économie freine la prise de décisions, les plans de croissance et les engagements d’embauche.
  • Le déficit commercial du Canada a toutefois grimpé à 7,1 G $ en avril, en raison d’un recul de 15,7 % des exportations vers les États-Unis pour un troisième mois consécutif, tandis que l’excédent américain diminuait à 3,6 G $. Cette baisse a été modérément compensée par une hausse de 2,9 % des exportations canadiennes vers les autres régions du monde. Étant donné que 76 % des exportations canadiennes sont destinées aux États-Unis, représentant plus de 1 000 G $ d’échanges bilatéraux, les perturbations liées aux tarifs douaniers et à l’incertitude ont entraîné une chute de 10,8 % des exportations, ramenées à 60,4 G $ en avril. Les véhicules automobiles et les pièces détachées ont été les plus touchés, enregistrant une baisse de 17,4 % des exportations.
  • Le PIB américain s’est contracté pour la première fois en trois ans, affichant un taux annualisé de -0,2 % au premier trimestre 2025, les effets des tarifs douaniers commençant à se refléter dans les données économiques concrètes. Le plus grand détracteur au cours du trimestre a été la ruée des importations avant l’entrée en vigueur des tarifs douaniers, et nous nous attendons à ce que celle-ci se normalise. Le contexte reste bruyant et parsemé d’événements possiblement exceptionnels, alors que consommateurs et entreprises ajustent leurs dépenses face aux tarifs douaniers; nous observons de près les données sur l’emploi pour mieux évaluer la trajectoire économique : si les individus se sentent en sécurité dans leur emploi, ils consomment; dans le cas contraire, ils réduisent leurs dépenses. Le taux de chômage aux États-Unis a légèrement augmenté, mais est demeuré stable entre mars et avril, à 4,2 %.

Les marchés financiers en mai

  • L’indice composé TSX a poursuivi sa progression vers de nouveaux sommets, avec un rendement de 5,4 % et un rendement total de 5,6 % en mai, portant le rendement cumulé à 5,9 % et le rendement total à 7,1 % depuis le début de l’année. De son côté, l’indice S&P 500 a enregistré un rendement de 6,2 % et un rendement total de 6,3 % pour le mois. Son rendement cumulé depuis le début de l’année est redevenu positif, atteignant 0,5 %, avec un rendement total de 1,1 %, le tout exprimé en monnaie locale.
  • Au sein de l’indice TSX, les secteurs cycliques comme l’industrie, la consommation discrétionnaire, les technologies de l’information et les services financiers ont pris la tête, soutenus par les avancées dans les discussions tarifaires. Les secteurs défensifs comme les biens de consommation de base, les services publics et les services de communication ont enregistré des performances inférieures. Une dynamique comparable a été observée dans l’indice S&P 500, bien que marquée par une volatilité légèrement accrue. Le climat s’est amélioré après l’annonce, le 12 mai, d’une trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine, tandis que les résultats décevants des adjudications de bons du Trésor américain du 21 mai ont exercé une pression baissière.
  • Les prévisions consensuelles de bénéfices par action pour 2025 du S&P 500 ont été abaissées de 272 $ en début d’année à 263 $, alors que notre équipe Stratégie de placement américaine anticipe un niveau inférieur, entre 250 et 255 $. La question centrale est désormais de savoir si les mesures de relance budgétaire des États-Unis pourront compenser le ralentissement économique induit par les tarifs douaniers.